BOTHER ME, TELL ME AWFUL THINGS, YOU KNOW I LOVE IT WHEN YOU DO THAT
Ça titube, un peu. Probablement que tu devrais rester chez toi, que tu devrais éviter une connerie comme celle que tu es en train de faire. Maddox te l'a bien dit, pourtant. Tu vaux mieux que ça, tu ne devrais pas aller le voir. Tu ne devrais pas y aller et risquer de tomber nez à nez avec sa fiancée. L'était-il vraiment, d'ailleurs? Des rumeurs, c'est tout ce que tu as retenu. Peut-être qu'il ne l'était pas vraiment, n'est-ce pas? Ça te surprendrais pourtant, tu le sais. C'est un bon gars, Lucky. Il a des défauts, certes, mais qui n'en a pas? Imparfaite perfection, le coeur serré quand il te critique, te blâme. Tu avais déjà commencé à boire quand tu étais là, à faire tourner l'information en rond dans ton esprit. Il est revenu à Liberty Heights, ton ex. Il était de retour dans votre ville et tu n'étais pas au courant. Sans doute tu n'avais aucune raison d'être avertie, cependant. C'est pas comme si tu avais entretenu de la conversation avec lui pendant ces sept années. Non, tu as tenté à quelques reprises de lui parler, plutôt. Tenter d'amorcer une conversation, essayer de lui expliquer, de te rattraper, t'excuser. Puis ça bloquait, tu laissais tomber, incapable de faire plus loin, trop blessée encore de ta propre connerie et de l'idée qu'à cause de toi, vous deux, c'était fini. Vous n'étiez plus un duo, plus un couple... Des amis? L'idée était là, mais c'était difficile à accepter, trop douloureux. Parce que merde, tu l'aimais encore, si profondément que le sentiment a persisté, a remonté à la surface de façon occasionnelle. Ça s'est estompé avec la distance, à force de moins entendre parler de lui... Puis le coeur s'est emporté quand tu l'as appris en ville. Comme si on avait gratté sur la surface du coeur pour te faire rappeler que putain, une part de sentiment ne s'est pas complètement éteinte.
Tu bois. Tu enchaines les verre d'alcool tandis que tu lui parles. Que tu leur parles. Tu enchaines connerie sur connerie, au fur et à mesure que tes doigts écrivent des mots trop peu clairs par moment. Ivre. T'es complètement ivre, ma pauvre. Ivre pour calmer le mal, pour calmer les blessures qui remontent en surface. Lucky t'en veut encore, Maddox aussi. Ton ex-petit ami se calme éventuellement et ose proposer venir te chercher. Sauf que ton esprit intoxiqué présume que si c'est lui qui doit faire le pas, il ne viendra pas, alors tu appelles un taxi. Ton ex-amant, lui, tu l'offenses et il te fait désormais la gueule alors que vous aviez récemment renoués. Tu vas tellement t'en vouloir demain, Maxine, parce que tu t'en veux déjà terriblement à l'immédiat. Demain, ce ne sera que pire encore. Tu es vêtue simplement: un jeans, un teeshirt trop grand et ton manteau de cuir pour te couper du froid même si tu as chaud. Tu donnes des billets au chauffeur, tu ne sais même pas s'il y en a assez. Au moins tu n'as pas renversé la bouteille d'alcool dans sa voiture, c'est un début. Oui, parce que tu l'as trimballée avec toi, pour t'assurer de garder du courage avec toi, t'assurer que tu n'allais pas éclaircir tes idées entre temps et virer à l'arrière, retourner chez toi ou pire: partir chez Maddox pour lui demander pardon. Un problème à la fois, Maxine. Tu n'es pas en état de régler plus d'un à risque de foirer les deux en même temps.
Tu quittes le taxi et compare l'adresse que Lucky t'a envoyée avec celle devant toi. Tu es au bon endroit, c'est déjà ça. Tu es face à une grande maison, magnifique, bien loin de ton petit appartement. Tu restes là à fixer, environ deux minutes, à reprendre une gorgée de l'alcool qui ne brûle même plus. Finalement, tu ranges ton téléphone et t'avances vers l'entrée, vers la porte. Tu montes les escaliers pour t'y rendre, accroche le bout du pied en risquant de te vautrer au sol, mais tu te rattrapes. Putain ce que tu es douée, Max! Tu es là, enfin, devant la porte et tu cognes. Tu cognes à plusieurs reprises, quelques coups de suite, heureusement pas de façon pleinement agressive. Ça ne répond pas, pas encore. Tu es fatiguée, les émotions dans un bordel complètement monstre. Tu soupires lourdement et appuie ton dos à la porte. Porte un peu plus loin que prévue, alors tu tombes légèrement, perds vaguement l'équilibre pour retomber sur la jolie porte dispendieux puis tu te laisses glisser au sol. Tu appuies ta tête, donnes distraitement des coups pour continuer de lui avertir que tu es là, qu'il réponde, portant à nouveau le goulot à tes lèvres. Tu le sais, bien au fond, que tu es sans doute pathétique à voir. À retourner ainsi chez ton ex, taper à sa porte après six années à ne pas l'avoir vu, à ne pas lui avoir parlé, à l'avoir ignoré dans ses sms parce que tu n'y arrivais pas. Mais tu veux le voir, tu en as besoin. Il te manque encore, malgré tout. Ça ne devrait pas, sûrement, mais c'est pourtant le cas. Puis, tu dois encore savoir s'il est bel et bien fiancé et si c'est le cas, alors tu avais une fiancée à buter.
I gotta get this tension off of my chest. 'Cause every day I feel a constant regret. Now I can reflect to see the issues we never dissolved and suppressed. I guess it's only right that karma was next.
◊ ◊ ◊
Les messages ont osé, sur ton portable, se mettre à danser. L'écran contre lequel tes pupilles viennent se niquer, contractés, ton sang qui vient tourner quand c'est son nom que tes prunelles peuvent retracer. M-A-X-. Fucking Maxine. Ou comme t'on portable l'indique : don't answer her. Alors tu lui fais honneur, laissant tes doigts y courir un mélange d'horreur et de bonheur. Le soulagement de recracher du poison que t'as passé trop de temps à ravaler parce que de toute façon, tu le perdais à être ignoré. T'es ni gentil, ni mignon, ni poli. Prend même des allures de véritable connard fini. La rage pour nouvelle petite amie, souhaitant lui rendre chaque goutte de ce qu'elle t'avait détruit. Le temps de reprendre ton fusil et le pointer sous la gorge de celle qui avait déjà été ton amie. Tout ce que t'as à lui reprocher, tout ce que t'as pu l'aimer, jusqu'à ce mec que t'as désarticulé parce que t'étais enragé toi aussi, de pas pouvoir assez la posséder, de la sentir s'envoler. Ses messages aux lettres qui viennent s'entremêlées, qui te font t'inquiéter, tendrement angoisser qu'elle soit là, toute seule à te texter, complètement bourrée. Elle veut venir te voir, elle veut venir te voir ce soir. Tu fais cligner l'écran pour voir comment il est tard et en plus tu viens de te fumer un pétard. Les mauvaises habitudes qui on celle de rester chez les bâtards.
Tu sais pas comment lui résister, la vieille amie, amante-amoureuse juste assez cinglée, tu n'as pas cette force de la rejetée. Surtout quand toi aussi, pour un autre week-end, t'as été abandonné. Mademoiselle à trop à faire dans la grande pomme, genre se prendre pour la patronne et siroter des mimosas avec ses petites connes. Elle serait plus facile à lâcher si elle était pas aussi bonne. La faiblesse à gagnée, ton adresse qui lui est envoyé, l'ex tendrement menacée. Tu files te préparer, parce que c'est pas torse nu et en sous-vêtements que tu souhaites la retrouvée, surtout si elle est enivrée. Tu te répètes que c'est correct, que c'est okay, que c'est pas comme si t'allais tromper ta fiancée. Ça va bien aller, ça va bien se passer, tu vas pas merder, faut juste pas que son ivresse t'affecte.
T'as descendu deux verres de whisky, tu t'es lavé, les cheveux encore mouillés, le pantalon de sport noir et le t-shirt blanc à la dernière minute enfilé, parce qu'avec elle te couvrir est requis. Et même, tu sais pas si ça arrivera vraiment à étouffer les envies et tout ce qui s'en suit. Y'a ta bague que t'hésite à enlever, contre ton doigt que tu fais tourner, vois plus trop pourquoi ce serait à cacher, si ça va pas tout empiré, tu l'as gardée. La trop grande maison traversée pour enfin aller la retrouver, devant la porte où elle a déboulée, adossée. Et merde, t'espères que ce ne sera pas contre ton plancher qu'elle va tout gerber. T'ouvres, ton regard qui la couve, elle a pas trop changé, même si, comme toi, elle s'est empirée, vraiment plus tatouée. Tu peux pas t'empêcher de tendrement rigoler, une main douce tendue, le côté de sa tête à caresser, les doigts tendus pour qu'elle puisse les attraper.
« Tu rampes jusqu'en dedans ou je t'aides à te relever ? » Que tu viens doucement rigoler, prenant la peine d'autours regarder si y'a pas des gens qui sont là a observer, qui ont de trop longues langues prêtes à tout faire merder sans vraiment demander se qui poussait se passer et ce qui pouvait tous les deux vous liés.
Accueil 
FAQ 
Rechercher 
Dernières images 
Membres 
S'enregistrer 
Connexion 
